Pour une Action Sociale Durable en Birmanie
Association loi 1901 SIRET 532 709 193 00017
Déclarée à la sous-préfecture de Sarlat en date du 17/02/2011
Newsletter semestrielle de juillet 2025
Bonjour à toutes et à tous,
La présente newsletter vous apportera quelques précisions sur la féroce guerre civile qui
meurtrit depuis plus de quatre ans la grande majorité des 55 millions de birmans, ainsi que sur le
travail humanitaire de PASDB, qui continue sur place au coeur de cette dramatique situation
affectant majoritairement des femmes et des enfants.
De fait, bien que notre association soit apolitique, nous nous devons de décrire à minima le
contexte si violent affectant actuellement la Birmanie, car, depuis plusieurs années, il génère des
difficultés de tous ordres auxquelles nous devons faire face, afin que notre aide envers les
personnes les plus vulnérables puisse se maintenir.
SITUATION ACTUELLE EN BIRMANIE (guerre civile depuis 4 ans)
La guerre civile en cours qui fait rage depuis le putsch de février 2021, n’est que la continuation
de conflits armés opposants depuis plus de 70 ans différentes ethnies (plus de 130 en Birmanie !)
au pouvoir central militaire en place, avec un relatif et bref intermède lors du pseudo
gouvernement démocratique dirigé par la célèbre Aung San Suu Kyi de 2016 à 2021 !
Dès le début du coup d’état, je vous ai régulièrement fait part de la situation sur place, soit en
décrivant ce que je constatais de visu lors de mes déplacements à Yangon (voir par exemple la
newsletter de janvier 2025), soit en relayant des infos issues d’organes de presse et
d’organisations reconnus pour leur travail sérieusement documenté et leur fiabilité.
Les trois liens ci-dessous vous aideront à comprendre les raisons du terrible engrenage actuel et
l’enfer vécu au quotidien par une majorité de birmans à cause de cette guerre civile (l’ONU parle
par exemple de cauchemar sans fin dans un de ses derniers rapports sur la Birmanie !).
https://www.hrw.org/fr/world-report/2025/country-chapters/myanmar
https://www.aisp.fr/la-guerre-civile-birmane-recapitulatif-dun-conflit-oublie/
Les intenses souffrances qu’endure le peuple birman sur l’ensemble du territoire ne s’arrêtent
malheureusement pas à la guerre civile.
En effet, depuis 2020, une crise économique sans précédent dans l’histoire du pays a privé de
travail des centaines de milliers de personnes. À ces massives pertes d’emplois s’ajoutent les
conséquences du mouvement de désobéissance civile initié par de nombreux fonctionnaires
réfractaires à la junte. Une grande partie de ces fonctionnaires a été limogée.
Ainsi, des milliers de foyers se retrouvent privés de ressources.
Enfin, comme si cela ne suffisait pas, en mars 2025, un puissant séisme de magnitude 7,7 (le plus
meurtrier qu’ait connu la Birmanie) a ravagé Mandalay (seconde ville du pays) et sa région.
L’ampleur de la crise humanitaire qui résulte de ces événements est considérable.
Des millions de personnes sont déplacées et ont perdu tous leurs biens : maison, cultures,
revenus. Jetées sur les routes, elles se retrouvent bloquées dans des villes (principalement à
Yangon) où les infrastructures ne sont pas prévues pour faire face à l’afflux d’un si grand nombre
de réfugiés, obligés de s’agglutiner dans des bidonvilles insalubres.
Des rapports de l’ONU décrivent depuis plusieurs mois l’apparition de malnutrition aigüe touchant
des dizaines de milliers d’enfants dans tout le pays, et même une famine dans l’État de
Rakhine, dans l’indifférence totale de la communauté internationale !
Les militaires bloquent malheureusement l’aide alimentaire et ciblent particulièrement le personnel
travaillant dans le médical et l’humanitaire.
Lors de mon séjour de janvier dernier à Yangon, j’ai pu directement prendre la mesure de
l’immense détresse vécue au quotidien par la majorité de la population birmane.
Ainsi, par exemple, le nombre de très jeunes enfants (2/3 ans) en guenilles, quémandant pieds
nus dans les rues de Yangon a explosé, et plusieurs millions d’écoliers ne sont plus scolarisés.
Même les birmans de la classe moyenne ont désormais des difficultés à se nourrir correctement.
Sans une intervention humanitaire massive de la communauté internationale, cette situation ne
peut malheureusement qu’empirer à court et moyen terme.
L’ACTION de PASDB CONTINUE PLUS QUE JAMAIS (licence renouvelée)
C’est pourquoi nous souhaitons tout mettre en oeuvre dans les prochains mois pour, à
minima, pérenniser notre aide actuelle.
La très bonne nouvelle est que cela sera possible, car pendant mon dernier séjour, le
renouvellement de notre licence NGO a été initié, avant d’être finaliser récemment !
Il faut savoir qu’un grand nombre d’associations n’ont pas eu cette « chance » car elles sont
désormais interdites, suite à une loi très contraignante sur les ONG locales et internationales,
promulguée par la junte afin de les contrôler (car c’est souvent par elles que des vidéos ou photos
compromettantes sur les atteintes aux droits humains sortent du pays).
Ce renouvellement de licence va donc nous permettre, plus que jamais, de poursuivre
notre travail humanitaire dans les secteurs de l’accès à l’eau potable pour tous, de l’accès à
l’éducation pour tous, de la prise en charge de soins médicaux dans des hospices pour personnes
âgées, sans oublier l’attribution de microcrédit sans intérêts, etc.
Ainsi, nous allons continuer d’assumer la maintenance de nos stations de traitement d’eau
insalubre dans différents bidonvilles de Yangon, de prendre en charge les salaires d’enseignants,
l’achat de nourriture et de fournitures scolaires dans des orphelinats ainsi qu’à l’institut des sourds
et malentendants Mary Chapman (situé lui aussi à Yangon), de proposer des microcrédits à des
familles dont un plusieurs membres sont handicapés, de soigner des personnes âgées, etc.
Et puis, notre soutien financier à plusieurs structures, qui sont parfois les seules à mettre en place
une aide pour les personnes les plus vulnérables, va également perdurer.
Vous pouvez retrouver les détails de tous nos projets sociaux sur le site web de PASDB :
www.associationpasdb.org
Si vous souhaitez des renseignements complémentaires, n’hésitez-pas à nous contacter à
l’adresse mail suivante : pasdb.association@gmail.com
Un immense merci à toutes celles et tous ceux qui, de par leur inconditionnelle générosité,
contribuent au financement des différents projets de PASDB sur place, en faveur de 50 000
personnes en très grande détresse, dont environ 17 000 enfants 5 000 personnes âgées.
Bel été à toutes et à tous.
Thierry Cuberos
Fondateur et chargé de communication de PASDB.